Chœur du Léman ∙ Coppet

Chœur d’hommes fondé en 1860

Fêtes cantonales des chanteurs vaudois


La première Fête Cantonale des Chanteurs Vaudois a eu lieu à Orbe en 1853.

Le Chœur du Léman de Coppet est officiellement entré à la Société cantonale de chant (SCV) le 2 avril 1864.

Le 12 janvier 1874, il démissionne de la Société cantonale de chant (SCV).

Le 21 juin 2012 le Chœur du Léman de Coppet réintègre la Société Cantonale des Chanteurs Vaudois (SCCV).

En 2023 le Chœur du Léman coorganise la 50e Fête Cantonale des Chanteurs Vaudois qui se déroulera à Gland.

Ci-dessous, les textes datant du XIXe siècle sont retranscrits tels que retrouvés et n’ont pas été adaptés ou retouchés.

2023 • Gland

Cinq chorales représentant les districts de Morges et Nyon organisent ensemble cette Fête jubilaire :  le Choeur du Léman de Coppet, Le Chêne de Gland, l’Alouette de Bursins, Chantevigne de Mont-sur-Rolle et la Récréation de Morges.
Plus de détails sur : www.fccv2023.ch

Le Chœur du Léman est en charge de la commission du protocole pour cette fête. Elle est constituée de : Jean Pascaud, Patrick Lavanchy, Bernard Bertoncini et Jean-Pierre Deriaz.

2017 • Echallens


1872 • Bex

La société, à laquelle avaient bien voulu se joindre pour la circonstance MM. Poitry, Cottier et Demoinsel, se rendait le samedi 2 juin au soir à Bex malgré un temps déplorable elle reçut à son arrivée un accueil splendide. Après remise des insignes, cartes de fêtes et billets de logement, chaque sociétaire songea à se reposer en vue du lendemain.
L’arrivée des sections rapprochées eut lieu à l’heure convenue et un cortège imposant acclamé à chaque instant par la population de Bex qui, soit dit en passant, avait fait merveille pour la décoration de cette charmante localité.
Après la répétition générale, un modeste banquet réunissait la société qui avait aussi à répéter son morceau avant le concours.
Celui-ci fut sérieux et un des mieux réussis jusqu’ici au point de vue musical. Les morceaux d’ensemble si peu réussis jusqu’ici furent irréprochablement exécutés ; il en fut presque ainsi pour l’immense majorité des morceaux de concours des sections, soit la division populaire, soit dans la division artistique. Cet immense succès donnait à réfléchir à plus d’un d’entre nous en attendant la délivrance des prix.
Comme toujours, il y eut des contents et des mécontents, Coppet fut de ces derniers : son morceau de concours, bon pour une société très nombreuse, n’était pas à la portée de 14 chanteurs seulement, malgré toute leur bonne volonté. Outre ce point essentiel, quelques passages mal rendus par une des parties, un peu faible il est vrai, et des nuances mal interprétées, nous valurent le 4e souvenir avec 95,12 points.
Ce souvenir se compose d’un lutrin avec tous ses accessoires : bâton de directeur, diapason, recueil de Zofingue, etc.
Malgré ce petit échec, chacun n’en continua pas moins la fête avec entrain le lendemain 3 juin malgré l’inclémence du temps. Lavey et St-Maurice, lieux choisis pour la promenade, ramenèrent avec leurs vins généreux la gaîté sur tous les visages et le dernier train nous ramenait dans nos foyers avec la consolation que si nous ne rapportons pas de lauriers, nous avions fait tout au moins ce qu’il nous était possible de faire ».

1867 • Lutry

Les 26 et 27 mai derniers avait lieu à Lutry la fête cantonale des chanteurs vaudois. Malgré toute la gravité de la situation où l’avait placée la démission inopinée de son directeur M. Crausaz, la société, dirigée alors par M. Chaponnier, n’a pas hésité un instant à persister dans son intention d’y assister et d’y concourir pour son grand profit comme nous le verrons.
Arrivés à Lutry par le train, les chanteurs furent reçus de la manière la plus cordiale : vin d’honneur à profusion, d’excellents discours de réception. Peu après avait lieu la répétition générale dont l’ensemble faisait bien augurer pour l’après-midi.
Les sociétés licenciées, chacune songea à elle-même. Le choeur du Léman se réunit à l’Hôtel de ville pour dîner et fit la dernière répétition de son morceau, le Mal du pays, dans la salle d’école de M. Amaudruz. Jusqu’alors, nous étions contents de nous-mêmes, restait l’appréciation du Jury. A l’heure fixée, le concert s’ouvrit par un excellent morceau, le Salut aux chanteurs de la société de Lutry. Conformément au programme, les diverses sociétés exécutèrent leur morceau avec des mérites divers, le nôtre nous satisfît complètement.
Un joyeux banquet à l’issue du concert et la distribution des prix devaient terminer la partie officielle de la fête. L’appétit satisfait, la soif apaisée, il n’y avait plus qu’un regard d’envie jeté par les uns et les autres sur la tribune des prix où s’étalaient de magnifiques coupes. La série des toasts achevée, parmi lesquels il y en eu d’excellents mais que nous ne pouvons relever ici, la parole fut donnée au président du Jury.
Moment solennel s’il en fut, tous les coeurs étaient palpitants et de l’oreille chacun recueillait le nom des heureux. La Société nouvelle Zofingue de Lausanne prit place au premier rang, puis enfin ce mot si désiré : Coppet trouve sa place au 4ème rang et un superbe Trinkhorn offert par la Vigneronne de Lavaux nous était accordé comme prix de nos succès et de notre persévérance. L’expansion de notre joie ne connut alors plus de bornes. Les flancs du prix que nous venions d’obtenir furent aussitôt remplis d’un vin généreux qui fut largement distribué aux donateurs, à nous et une foule d’autres.
La joie qui nous animait devait prendre un nouvel essor au bal de la soirée où par un heureux enchaînement de circonstances, quelques-unes des demoiselles de Coppet qui nous accompagnaient purent y prendre part et faire quelques heureux de plus parmi les nôtres.
Le lendemain, la promenade non officielle avait lieu à Grandvaux en passant par Cully. Sur le port de cette ville, autour du monument Davel, fut entonné l’Hymne vaudois qui fit un effet saisissant après l’imposant discours de M. le pasteur Recordon de Lutry.
Un second chant fut exécuté dans le temple, après quoi les chanteurs se rendirent à Grandvaux où un dix heures bien arrosé les attendait. Malheureusement, la pluie vint troubler le plaisir de cette journée dans ses plus belles heures. Trop heureux furent ceux qui purent pénétrer dans la salle de bal, pour s’abriter d’abord, pour le plaisir ensuite.
Au départ qui fut précipité par une pluie diluvienne, les demoiselles de Grandvaux bravèrent l’inclémence du temps pour nous accompagner jusqu’à Lutry où un bal improvisé dans la salle de l’Hôtel de ville les dédommagea quelque peu de leur peine.
Le départ était fixé par le bateau touchant Lutry à 3 h. ¼. Les dernières coupes circulèrent, le vin d’honneur et de vigoureuses poignées de main furent échangés et nous étions en route pour Coppet. La pluie tombait par torrents à notre arrivée, ce qui n’empêcha pas beaucoup de monde, et de demoiselles en particulier, de nous recevoir de la façon la plus empressée en remettant à notre directeur une couronne de lauriers bien légitimement méritée.
Rentrés au local, notre Trinkhorn eut à la fois des admirateurs et des adorateurs, puis l’un des sociétaires le remplit d’un vin généreux pour terminer la journée.
Autant le retour de la précédente fête avait manqué d’ensemble, autant celui-ci a été digne d’un bout à l’autre. Succès oblige, dit le directeur, nous avons contracté par là une dette d’activité qu’il ne faut nullement oublier ».

1866 • Aigle

Le 3 juin une délégation, munie du drapeau, se rend à Aigle pour représenter Coppet à la fête cantonale.

1865 • Lausanne

Dimanche 11 juin, réunion à l’église de Coppet 6 h.
Répétition du chant. Départ à 7 h.
Arrivée à 8 h. ½ à la gare de Lausanne où attendaient les sections de Lausanne accompagnées de la musique militaire de ladite ville.
A 9 h. a eu lieu à la cantine la réception des diverses sections, au nombre de dix-huit, parmi lesquelles deux de Genève, une de Saint-Imier et la Liedertafel de Berne. L’honneur d’adresser à l’assistance les paroles de bienvenue était dévolu à M. Cérésole, conseiller d’état, comme président honoraire de la société cantonale. Il s’est exprimé en ces termes :
‘’Chanteurs vaudois accourus de la montagne et de la plaine, des Alpes et du Jura, soyez les bienvenus. Vous vous réunissez en ce jour pour répondre à l’un des besoins les plus du coeur humain : le culte du vrai, le culte de l’harmonie. Vous avez quitté les uns la faux de l’agriculture, d’autres l’atelier de l’artisan, le bureau du commerçant, le cabinet de travail et les salles d’écoles, pour venir ici serrer des mains fraternelles et chanter ensemble les plus grandes choses qu’il est donné à l’homme de célébrer : son Dieu, sa patrie, sa liberté. Encore une fois soyez les bienvenus.
Vous aussi, vous surtout soyez les bienvenus, chanteurs confédérés, qu’en cet heureux jour nous avons le bonheur de voir dans nos rangs ! Je vous salue au nom des chanteurs vaudois, vos amis et vos frères, au nom des habitants de cette ville, qui vous offre sa modeste mais vraie hospitalité ! Au nom du canton de Vaud, dont des confédérés ne foulent jamais le sol ami sans que son peuple ne se réjouisse et ne travaille d’allégresse. Nous vous disons merci !
Merci d’être venus encourager nos jeunes sociétés par votre cordiale sympathie ! Vous ne trouverez pas ici les splendeurs des grandes fêtes musicales de Berne, de Bâle et de Zurich, mais des hommes qui sentant la puissance civilisatrice de la musique, cherchent à en développer le goût en eux-mêmes et autour d’eux et essaient d’entrer dans la carrière que des chanteurs d’autres cantons ont déjà glorieusement parcourue ! Chanteurs vaudois : il nous
tardait ce jour où pour la première fois, nous pourrions accueillir à l’une de nos fêtes nos confédérés et nos frères. Il est enfin venu et ce souvenir restera gravé dans nos coeurs. Que ne pouvons-nous, au lieu d’avoir au milieu de nous deux bannières confédérées seulement, voir flotter ici les couleurs de nos 22 républiques autour de la bannière fédérale. Nous aurions voulu pouvoir célébrer à notre tour, sur les bords du Léman, une fête fédérale de chant. Il n’est
pas temps encore, mais, s’il plaît à Dieu, si la société cantonale des chanteurs vaudois persévère dans ses travaux, se fortifie et se développe, le jour viendra bientôt où nous pourrons convier chez nous tous les chanteurs de la Suisse.
Chanteurs confédérés, vous êtes l’avant-garde, encore une fois merci.
Je déclare ouverte la fête de la société cantonale des chanteurs vaudois’’.

A dix heures, répétition générale à la Cathédrale précédée et suivie d’une promenade de la société à travers la ville.
Licenciées sur la place de Riponne, les sociétés se séparèrent pour aller chacune de son côté.
Celles de Nyon et de Coppet se donnèrent rendez-vous au Casino à midi pour y boire le coup de la réconciliation.
A une heure, concert. Sept à huit cents chanteurs prirent place pour la circonstance sur l’estrade qui leur avait été préparée à la Cathédrale. L’assistance était immense. Il a été constaté que les choeurs d’ensemble, six, on été parfaitement exécutés et que le concert dans ses diverses parties a prouvé que des progrès considérables ont été réalisés depuis l’année dernière. Nous devons donner une mention particulière à la Liedertafel de Berne dont le
morceau (Rheinsage) a forcé les applaudissements de l’assemblée.
Après le concert qui s’est terminé un peu après 4 heures, MM. les chanteurs sont allés en corps à la cantine dressée sur Montbenon où les attendait le banquet d’usage. A 6 h. ½, distribution des prix dans l’ordre suivant.

Prix d’honneur à la Société cantonale des chanteurs vaudois une coupe offerte par les demoiselles de Lausanne.
Prix couronnés
1. Société chorale de Vevey. Coupe offerte par les dames de Lausanne.
2. Frohsinn de Lausanne. Coupe offerte par la société de Coppet.
3. Union chorale de Lausanne. Coupe offerte par la société du Frohsinn et prix offert par M. Spichiger.
Prix sans couronnés
4. L’Helvétienne, d’Aigle, coupe de Vevey.
4. Le Léman, de Nyon, coupe de l’Union chorale de Lausanne.
5. La Lyre, de Lutry, coupe d’Aigle.
5. Echo vaudois, de Lausanne, coupe de Saint-Imier.
6. Société de chant de Villeneuve, coupe de la Société cantonale genevoise.
6. L’Echo des bois, du Mont, coupe de Villeneuve.
7. La Récréation, d’Yverdon, un tonneau de vin de la société de Nyon.
Prix d’encouragement
8. Choeur du Léman, de Coppet, caisse de vin de Lutry et 1 fer à repasser.
9. L’Harmonie, d’Yvonand, prix offert par le Grütli français.
Prix des sociétés étrangères
La Liedertafel, de Berne, (hors concours), caisse de vin de la société de Ste-Cécile et du comité central.
L’Echo du Lac, de Genève, une corne de la N.S. de Zofingue.
1. L’Orphéon du Léman, de Genève, une coupe de l’Echo Vaudois, de Lausanne.
2. L’Union, de Saint-Imier, une corne du comité local.
Un bâton de maréchal, soit baguette de direction, à M. Hassli, directeur des choeursd’ensemble.

Après cette cérémonie, les toasts ont commencé et cette partie de la fête n’a pas été la moins intéressante ou la moins animée. M. Cérésole a ouvert la série par le toast à la patrie, puis sont venus M. Tapernoux, au Conseil d’Etat et à la Municipalité de Lausanne ; M. Daccord, municipal, à l’Harmonie, etc., etc. Aussitôt après la distribution des prix, la cantine avait été ouverte au public qui s’y était à la lettre précipité. Une foule énorme circulait à l’intérieur comme à l’extérieur, témoignant par sa présence que la population toute entière de Lausanne prenait part à la fête.
A 9 heures, les chanteurs ont été licenciés, mais bien longtemps on a entendu leurs cris joyeux se mêler aux bruits de la foule. La gaîté, la cordialité la plus franche animait les esprits et les coeurs. Cette belle journée laissera les plus doux souvenirs à tous ceux qui ont eu le bonheur d’y assister ».

Journée du lundi 12 (journée non officielle)
Le rendez-vous était fixé sur Montbenon à 9 heures.
A 9 h. ½, départ du cortège pour Ouchy où il devait s’embarquer pour une promenade à Villeneuve.
L’embarquement n’a eu lieu qu’à 11 heures par suite du retard du Simplon. Chacun a remporté un très agréable souvenir de cette promenade sur une partie du lac qui était inconnue du plus grand nombre.
Partout saluée sur son passage, la société arrive à Villeneuve où sans attendre, elle a été reçue cordialement par les autorités. Là, les heureux du jour précédent déployèrent leurs trésors et vidèrent plus d’une fois leurs coupes, prix accordés au talent et au mérite.
A Vevey, accueil plus chaleureux encore : une collation abondante et de meilleur goût fut offerte, à laquelle il faut le dire, on fit le plus grand honneur. La Liedertafel de Berne prend congé après nous avoir assuré qu’elle remportait le meilleur souvenir et qu’elle était fière d’avoir assisté à notre fête.
Plusieurs discours furent prononcés, entre autres celui de M. de la Cressonnière et celui du Docteur Dor de Vevey.
Les différentes sections devant se rendre le soir tous dans leurs demeures en hâte le départ qui ressemble plutôt à une fuite qu’à un retour de promenade.
A Ouchy, par un malentendu avec le capitaine du Simplon, plusieurs membres de la section de Coppet se rendent au chemin de fer, d’autres continuent leur course par le bateau jusqu’à Nyon, d’autres enfin, victimes de leur devoir et fidèles à la bannière, signe de leur ralliement, couchent encore à Lausanne pour repartir le mardi matin ».