Chœur du Léman ∙ Coppet
Chœur d’hommes fondé en 1860
Méthode pratique de chant de Nicola Vaccai
Nicola Vaccai (ou Vacaj), né à Tolentino le 15 mars 1790 et décédé le 5 août 1848 à Pesaro, est un musicien italien surtou connu comme professeur de chant.
Il a composé des opéras, des cantates, des romances et des ballets, mais il s’est surtout attaché à perfectionner l’enseigement du bel canto dans tous ses aspects.
La méthode pratique de chant proposée ici a été écrite en 1832, il s’agit de la version pour voix d’hommes.
Chaque leçon est présentée avec l’affichage de la partition et un curseur qui se déplace en suivant la musique jouée pour faciliter la lecture. Diffrents paramètres d’écoute sont modifiables, dont la vitesse en cliquant sur l’icône métronome.
Lire en cliquant ici la préface de la méthode pratique
Tous les textes ci-dessous, y compris celui de la préface, sont de l’auteur Nicola Vaccai, d’après le poète Métastase.
Dans cette première leçon, nous nous sommes écarté à dessein dans la division des syllabes, des règles ordinaires de l’épélation, parce que ces règles ne sauraient être appliquées à la manière dont il faut prononcer les syllabes en chantant. Le système, que nous avons suivi, a l’innapréciable avantage de montrer aux yeux comment il faut épuiser dans la prononciation des voyelles toute la valeur d’une ou plusieurs notes, et attaquer avec les consonnes immédiates la syllabe qui suit. Par ce moyen l’on apprendra bien plus facilement qu’on ne l’a fait jusqu’à ce jour, ce que les italiens appellent Canto legato (Chant lié). Il est inutile d’ajouter que la vive voix d’un professeur habile et expérimenté peut seule en démontrer l’application.
Leçon I · La gamme
Il s’éteint insensiblement et plus vite qu’on ne le pense, quoiqu’agité par un léger zéphyr, le flambeau vacillant près de mourir.
Leçon I · Sauts de tierce
Innocente colombe qui ne voit pas le danger, et qui, pour échapper à la serre cruelle, vole sur le passage du chasseur.
Leçon II · Sauts de quarte
Il quitte la plage, le pilote, et s’élance sur la perfide mer, quoiqu’il sache qu’elle l’a déjà cruellement trahi.
Leçon II · Sauts de quinte
Habitué à vivre sans secours, dans le port même, je crains la mer.
Leçon III · Sauts de sixte
Une belle preuve d’une âme forte, c’est d’être calme et sereine dans les malheurs immérités.
Leçon IV · Sauts de septième
Au milieu des ténèbres une seule lueur suffit au marin perspicace, qui retrouve rapidement la zone et reconnaît la mer.
Leçon IV · Sauts d’octave
Cette vague qui détruit, s’élève, se brise et mugit, finit enfin par devenir transparente.
Leçon V · Les demi-tons
Toute âme qui s’agite aux émotions de cœur, rêve timidement, est irrésolue et exaltée.
Leçon VI · Mode syncopé
Dans la lutte, l’amour s’enflamme; il n’est jamais aussi cruel contre quiconque cède ou se rend.
Dans cette septième leçon, on commence en prenant le temps bien lentement, ensuite on le pressera jusqu’à l’Allegro, selon le talent de l’élève.
Leçon VII · Introduction aux roulades
L’amour d’une belle âme est semblable à la pureté d’une neige intacte: une seule tache qui la souille la prive de toute beauté.
L’appui est le plus bel ornement du chant. Tout l’effet dépend de la manière de savoir lui donner sa juste valeur; il est parfois permis de l’augmenter, mais ce serait toujours une faute de la diminuer.
Leçon VIII · Les appuis (appogiatures)
Sans l’aimable dieu de Cythère, les jours du printemps ne reviennent pas, aucun zéphyr ne souffle, aucune fleur n’éclot: les herbes au bord de la source hospitalière, les plantes isolées sur la colline éclairée par le soleil, se revêtent, grâce à ce dieu, de leur ancienne magnificence.
L’Acciaccatura diffère de l’Appui en ce qu’elle n’ôte rien ni à la valeur ni à l’accent de la note.
Leçon VIII · L’acciaccatura (courte approbation)
Quoique privé de sentiment, l’arbre se montre reconnaissant envers le doux ruisseau qui le raffraîchit de son onde et forme le feuillage; il le récompense en garantissant son bienfaiteur contre les rayons du soleil.
Le Mordant est l’ornement le plus varié et le plus difficile du chant à cause de l’extrême légèreté avec laquelle il doit être exécuté. Il se compose de deux ou trois notes, et il se prête beaucoup à l’agrément du chant sans rien enlever à l’expression de la phrase, et à l’intention du compositeur; mais c’est ici que nous devons faire observer que tous ces ornements que les chanteurs ajoutent au texte original, et dont ils se montrent bien souvent trop prodigues, et que l’on appelle fort abusivement Abbellimenti, Fioretti (Broderies) sont déplacés, défectueux et condamnables, aussitôt qu’ils défigurent la mélodie originale, et l’accent primitif de la phrase telle qu’elle a été conçue par l’auteur.
Leçon IX · Introduction au mordant
Pour se révéler, la vraie joie se passe d’une langue bavarde.
Leçon IX · Le mordant de différentes manières
Pourquoi le faible oiseau, pris dans les lacs, fait-il encore entendre son ramage ? C’est parce qu’il espère recouvrer un jour la liberté.
Dans cet exemple on suivra la même règle que nous avons donnée à la septième leçon : on commence en prenant le temps bien lentement, ensuite on le pressera jusqu’à l’Allegro, selon le talent de l’élève.
Leçon X · Introduction au gruppetto
Lorsqu’un noble cœur s’enflamme, c’est une affection pure, ce n’est point faiblesse d’amour, c’est innocent !
Leçon X · Le gruppetto
Sur mille amants, il ne se trouve pas deux belles âmes qui soient constantes, et pourtant tous parlent de fidélité.
Leçon XI · Introduction au trille
Lorsqu’un pauvre petit ruisseau coule lentement et bas, il suffit parfois d’une branche, d’un caillou pour arrêter son cours.
Leçon XII · Les roulades
Nous sommes semblables à des navires livrés aux froides ondes : nos passions représentent des vents impétueux; chaque plaisir un écueil, et toute la vie une mer.
Pour bien porter la voix, il ne faut pas traîner en chevrottant d’une note à l’autre comme des chanteurs mal instruits ne le font que trop souvent, mais on doit au contraire la conduire avec aisance d’un ton à l’autre, de sorte que le passageen soit presque imperceptible, ez que les deux sons soient, pour ainsi dire, filés d’un seul trait. Lorsque l’on aura acquis l’habitude de bien lier les phrases de la manière que nous avons indiquée dans notre première leçon, on apprendra sans beaucoup de peine le Port de voix, mais, nous le répétons, il n’y a que la vive voix d’un maître habile et expérimenté qui puisse donner une juste idée de l’application de ces principes. On peut porter la voix de deux manières différentes; savoir par Anticipation et par Postification. La première consiste à attaquer la valeur de la note qui suit avec la voyelle de la syllabe précédente, comme nous l’avons indiqué au premier exemple. Dans les phrases qui exigent beaucoup de grâce et d’expression dans le chant, cette première manière produit un bon effet; ce serait cependant un défaut que d’en faire un abus, parce qu’alors le chant devient maniéré, surchargé et monotone. La seconde manière, qui est moins usitée, consiste à attaquer presque insensiblement la syllabe qui suit avec la valeur de la syllabe précédente.
Leçon XIII · Manière de porter la voix · 1
Tantôt j’aimerais à révéler mon chagrin; tantôt j’aimerais à la cacher; et, pendant que mes doutes se multiplient, je n’ose tout révéler, je ne puis tout faire. Affligé, irrésolu, je réfléchis, je me souviens, je vois et je n’en crois pas mes yeux; je n’en crois pas mes pensées.
Leçon XIII · Manière de porter la voix · 2
Que la mer caresse le rivage; qu’elle répande l’angoisse et l’effroi, le vents en sont cause et non la mer.
C’est particulièrement dans le récitatif que les syllabes doivent être prononcées d’une manière claire et distincte, autrement il ne produira jamais son effet.
Lorsqu’on rencontre deux notes pareilles à la fin d’une période, ou même plusieurs notes au milieu, celle où tombe l’accent de la parole doit être entièrement changée en appui de la note suivante. Pour plus de clarté nous avons surmonté d’un A la note qui doit être accentuée dans ces exercices.
Leçon XIV · Le récitatif
La patrie est un tout dont nous sommes des parties. Il ne convient pas au citoyen de s’en croire séparé; il doit connaître les avantages et les désavantages qui peuvent être utiles ou nuisibles à la patrie à laquelle il doit tout. Lorsqu’il répand ses sueurs et son sang pour elle, il ne donne rien qui lui appartienne en propre; il ne fait que rendre ce qu’il a reçu d’elle. Elle produisit, l’éleva, le nourrit; elle le protège, pas ses lois, contre les insultes intérieures, et par ses armes, contre celles de l’étranger. Elle lui accorde nom, considération, honneur; elle récompense ses services, venge ses outrages, et, en tendre mère, tâche d’assurer son bonheur, autant du moins qu’il est permis à la destinée des mortels d’être heureux.
Leçon XV · Résumé
A l’époque des fleurs et des nouvelles amours, le doux souffle d’un léger zéphyr est agréable. Il bruit dans le feuillage ou frise doucement la surface des eaux. Partout le zéphyr est accompagné de délices.